Gaulois


Le monogramme composé des lettres chi et rhô préexiste au christianisme : on le trouve en effet tant sur des amphores pour en indiquer le contenu que dans des manuscrits païens grecs comme égyptiens, en tant qu'abréviation1 du mot χρηστός (chrêstos), qui signifie « utile, de bon augure » et indiquant soit un souhait soit un commentaire approbateur.

Si les manuscrits grecs connaissent la contraction du nom du Christ depuis le iiie siècle2, celle-ci n'a pas encore en tant que telle une valeur divine3. Cette dimension correspond à l'apparition du chrisme dans l'iconographie chrétienne à la suite de l'épisode de la conversion de l'empereur Constantin Ier au christianisme, qui influence l'art et les symboles impériaux romains2.

Pièce figurant Constantin avec un chrisme sur le casque, 315.

D'après Lactance4, Constantin aurait reçu dans un songe l'injonction de marquer du « signe céleste de Dieu » les boucliers de ses troupes5 la veille de la bataille du pont Milvius qui l'oppose à son rival Maxence aux portes de Rome en 312Eusèbe de Césaréehagiographe de Constantin, rapporte lui dans son Histoire ecclésiastique6- parmi plusieurs relations différentes qu'il décrit des faits - que Constantin, déjà converti, aurait eu la vision, partagée par ses soldats et confirmée par un songe, d'une croix apparaissant dans le ciel et accompagnée du message : « In hoc signo vinces » (« par ce signe tu vaincras »)2. Constantin aurait alors fait reporter ce signe sur son enseigne militaire, le labarum, mais ce signe reste ambigu7 et il s'agirait alors plutôt de la croix2. Le chrisme, signe magique et divin révélé personnellement à Constantin lui confère de la sorte une puissance d'origine divine3.

Une première - et timide - apparition du chrisme figure sur le casque de l'empereur sur une pièce frappée en 315 à Ticinum pour célébrer la decennalia de Constantin8. Il apparait encore occasionnellement à quelques reprises, utilisé par Constantin comme symbole victorieux7, mais la première apparition « officielle » du chrisme figure sur des pièces de monnaie - des nummi - qui figurent le labarum constantinien, frappées en 327 à Constantinople : au revers de ces pièces, un chrisme couronné est placé au sommet du labarum dont la hampe, qui transperce un serpent symbolisant l'ennemi8, est traversée par la phrase SPES PVBLIC(a)2. Ce chrisme figurant sur l'étendard est décrit par Eusèbe dans sa Vie de Constantin9, qui précise qu'il est en or, cerclé et serti de pierres précieuses. Il faut attendre près 25 ans pour retrouver une nouvelle occurrence du chrisme sur une frappe monétaire et la personnification des pièces disparait au profit du monogramme christique qui renvoie à sa personne même2.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Chrisme

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